Homélie du père D. Dewailly 8 décembre 2017

en l'église de l'Immaculée

Homélie du père Dominique Dewailly

 

Fête de l’Immaculée Conception      - 8.12.2017  -

 

 Relire : Genèse 3,9-15,20 ; Ephésiens 1,3-6,11-12 ; Luc 1,26-38.

 

Qu’est-ce qu’on a envie de dire  « Voici la servante du Seigneur » ou bien  « le serpent m’a trompé »….  ?   Qu’est qui vient spontanément  sur nos lèvres ?               

 

La réponse de Marie à l’ange, celle d’Eve à Dieu, nous aident à saisir le point de départ et le but,  ce que nous sommes vraiment.

Eve  a-t- elle entendu le serpent lui parler ?   Le début de la bible nous offre un récit symbolique.  Comme dans les fables,  les animaux qui parlent  nous font découvrir des vérités bien humaines.

 

Qui d’entre nous peut dire qu’il ne s’est jamais laissé tromper ?   Les tentations sont notre expérience ordinaire.  Nous n’aimons pas les limites.  Je  désire le bien, mais  je n’ai pas toujours une volonté très claire. 

 

Je ne dépiste pas immédiatement  ce qui  me  fait glisser vers le mal : jugements, paroles imprudentes,  jalousies,  décisions et gestes qui ont plus de conséquences que je ne pensais.  Sans parler des complicités,  avec ce qui se passe autour de moi : un peu voyeur du malheur des autres, auditeur plus ou moins complaisant de spectacles ou d’informations médiocres,  acheteur d’un produit pas cher, sans me soucier de qui est exploité !  Si c’est à mon avantage ou pour mon plaisir,  est-il  toujours urgent d’être « détrompé » ?

 

Solidaire du monde dans le péché comme dans ses progrès, voilà la condition humaine ordinaire.  Le serpent trouve de multiples moyens de me tromper.   Certes je me sens  victime du mal que je subis,  mais en fait je suis coupable aussi,  puisque je me laisse tromper.  Et c’est vrai pour chaque personne comme pour les communautés que nous formons.

Voilà  le  point de départ.   Il n’est pas facile d’entendre à chaque moment  la demande de Dieu, et encore plus d’y appliquer librement nos volontés.

 

Mais Marie réalise,  sous nos yeux,  ce  pourquoi nous sommes faits.

 

Certes la foi chrétienne affirme qu’elle reçoit une grâce particulière.   Crée pour être la mère de Jésus, mère de Dieu, sa volonté  veille sans cesse  à s’accorder à son Seigneur.  Remarquons qu’elle sait questionner :

« comment cela se fera-t-il ?  Il vaut mieux questionner pour ne pas être trompé.    Ensuite Marie se reconnait « servante » : qu’il soit fait en elle, et par elle,  selon la parole et la promesse du Seigneur.

 

Dans un livre récent,  Frère Alois, prieur de Taizé,  souligne que « La vierge Marie est comme  le modèle, « l’icône »,  du « oui » à l’appel de Dieu.  Que Dieu ait choisi une jeune fille d’un petit village pour devenir mère de Jésus, doit toujours nous étonner.  Et cette jeune fille, manifeste une confiance incroyable.  Personne autour d’elle, ne s’est rendu compte de ce qui se passait.  Dieu ne s’est pas imposé, il entendu  un « oui »  libre…   La suite de l’histoire a parfois été douloureuse pour elle, mais elle a persévéré, même quand Jésus sur la croix semblait contredire son espérance. »

 

Il ajoute : «  Quand nous sommes perdus dans le brouillard, (donc quand nous risquons d’être trompés)  il importe de raviver la présence de Dieu, de ne pas oublier qu’il réside en nous ». 

 

Avec Eve, nous voyons bien les erreurs et les lourdeurs du chemin, les tentations de puissance, mon péché et celui du monde.  Avec Marie, je sais quelle parole écouter, pour quoi, pour qui, je suis fait.

 

Disciple de Jésus-Christ,  fils de Marie,  n’oublions pas  ce que dit Paul aux chrétiens d’Ephèse : « Le Père nous a choisis, avant la création du monde, pour que nous soyons saints, immaculés (avant que ce mot soit employé pour Marie !)  saints, immaculés devant lui ».  De ce coté là, pas de mensonge, ni de tromperie.  Nous sommes « le domaine particulier de Dieu » répète St Paul !

 

Qu’il soit fait en chacun et en nous tous, selon  sa promesse.    Tu nous as fait pour toi, Seigneur.  Soyons fidèles et solidaires, nous sommes faits Seigneur, pour demeurer en Toi.

 

Article publié par Doyenné de Cambrai • Publié le Dimanche 10 décembre 2017 • 1301 visites

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