Méditation du mardi 14 avril

présentée par le père V. Deblock

Les saintes femmes au tombeau

Vouet femmes au tombeau Vouet femmes au tombeau  

Les artistes mélangent parfois leurs sources. Seul l’évangéliste Luc mentionne deux anges au sépulcre. Mais c’est dans l’Evangile de Marc qu’on parle d’un « jeune homme » vêtu de blanc, qui pourrait avoir inspiré le personnage de droite.  Enfin, Matthieu mentionne deux femmes au tombeau, tandis que Marc en mentionne trois. L’œuvre demeure complexe.

Tournées vers le sépulcre, un sarcophage dont le couvercle repose au sol, deux femmes, vêtues de la même manière, tombées à genoux, lèvent les yeux vers deux anges déployant devant elles le linceul vide. Un troisième personnage, enveloppé de blanc éclatant comme les anges, semble commenter la vision.

Les femmes étaient venues accomplir les gestes de l’embaumement, ainsi que l’atteste le vase posé devant elles. Mais leurs soins sont inutiles. Tombeau et linceuls sont vides de mort, et pleins de vie céleste.

Ce sont bien des envoyés divins, des créatures célestes qui s’adressent à elles. Le ciel s’est ouvert, comme le tombeau. Ils leur montrent le linceul de Jésus, le tenant avec une infinie délicatesse, désignant l’endroit où il se creuse le plus. Le linge est peint d’un blanc teinté d’ombre. Il n’a pas l’éclat des robes angéliques. Il ne recèle plus la présence divine. La mort n’a pu retenir le Fils de Dieu.

Devant la Résurrection de Jésus, nous sommes devant un mystère de présence et d’absence, de vide et de plein : Absent du tombeau, il nous précède  au carrefour des Nations, selon le jeune homme de l’Evangile de Marc  Et il s’y rend présent pour toujours.

En ce XVIIe siècle si eucharistique, comment ne pas voir dans ce linceul précieux le corporal de la messe, mystère du Christ bien présent quand nos yeux de chair ne le voient pas ?

Pâques ouvre devant les disciples une nouvelle étape : il leur faut apprendre à reconnaître dans le monde les signes de la présence du maître ressuscité. Celui-ci continue à les enseigner, apparaissant, disparaissant, jusqu’au jour de l’Ascension, leur promettant : « je suis avec vous jusqu’à la fin des temps » (Mt 28, 20)

 

Atelier de Simon Vouet (1590-1649), C. 1640. Huile sur toile, Davron, église Sainte Madeleine

 

Article publié par Doyenné cambrai • Publié le Mardi 14 avril 2020 • 662 visites

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