Témoignage de Camille (paroisse de Senlis)

Extraits des notes de Soeur Marie-Yves (Petite Soeur des Maternités catholiques)

 

 

Merci P. Mathieu, merci à l’EAP

 

Je suis Camille B., vous m’avez appelée parce que j’ai travaillé dans  la paroisse, je suis épouse de Louis, Maman de  2 jeunes enfants.    

 

Le P. Mathieu m’a appelée pour témoigner. Je vais vous raconter comment dans la paroisse st Rieul à  Senlis nous avons vécu  depuis 2013, année où nous avons vécu la fin d’un weekend des « pasteurs selon mon cœur ».Pour repartir de ce que vous avez vécu aussi.

 

Je vais vous parler de la manière dont les 5 essentiels ont modelé la paroisse et comment chacun des paroissiens, chaque équipe s’est laissée modeler par ces 5 essentiels, ces 5 vitamines, qui,  lorsqu’on les prend toutes,  nous mettent en bonne santé et donc en croissance.

 

L’Eglise est faite pour grandir, elle est une Eglise en croissance. Si on regarde en AC 2, 44-47 on voit qu’on peut tout-à-fait identifier ces 5 vitamines sur lesquelles les communautés chrétiennes veulent se baser.

 

La paroisse Saint Rieul  à Senlis dans l’Oise, c’est 26 clochers, 4 prêtres et 7 messes par weekend, il y a 1 600 paroissiens habituels, 130 groupes.

 

Il y a 4 ou 5 ans, les 130  groupes qui composaient la paroisse  donnaient l’aspect d’un archipel. Aujourd’hui on pourrait plutôt voir une communauté qui tend vers un même but, qui s’est modelée pour faire des liens ensemble et  s’enrichir les uns les autres.  Grâce au St Esprit.

 

On est rentré de ce weekend très motivés, nous avions la chance d’y participer à 40. C’est ce que vous vivez là et quand on vit des choses fortes ensemble, quand on réfléchit ensemble, on prie ensemble, ça nous fédère.

On est rentré de ce W.E. en ayant déjà les 5 essentiels, en ayant travaillé dessus et plusieurs choses se sont mises en place. Naturellement les responsables d’équipes ou l’un ou l’autre, parce que c’est contagieux, a commencé à penser son équipe, sa vie d’équipe avec le prisme des 5 essentiels.

 

Nous faisons partie de la préparation au mariage : il y a quelques années on faisait très attention au service que ce groupe rendait pour la paroisse, la préparation au mariage en tant que telle ;  maintenant on essaie de vivre les 5 essentiels au sein de l’équipe. C’est-à-dire qu’une réunion ça ne sera pas seulement la découverte des quatre piliers du mariage, mais on va prendre le temps de prier vraiment, de louer le Seigneur. Prendre un temps fraternel, prendre le temps de nous former… On va faire attention à ces 5 vitamines pour faire en sorte que nous les vivions chacun au sein de la dynamique.

 

Par exemple les formations : la responsable de la louange a donné une formation à la louange, 3 heures un samedi après-midi et elle avait structuré sa formation de manière à permettre aux participants de vivre les 5 essentiels, elle avait fait attention pour que ce soit équilibré.

D’un point de vue structurel la paroisse s’est complètement façonnée selon les 5 essentiels.

 

D’abord l’équipe de coordination paroissiale a été créée, une petite équipe de coordinateurs autour du curé dans laquelle est présent un coordinateur par vitamine. Le représentant de cette vitamine va être le référent de toutes les équipes de la paroisse qui se sont identifiées selon leur vitamine principale. Au secrétariat, ça a structuré notre pensée et on a classé les équipes, - chacune doit cependant vivre les 5 vitamines – mais on a classé les équipes selon leur vitamine dominante.


Ensuite une équipe qui connait sa vitamine dominante, puisqu’elle s’inscrit dans un système global,  va voir le besoin qu’elle a des autres vitamines. On est en interdépendance, on a besoin les uns des autres pour être équilibrés et pour avancer.

 

Ces dynamiques nous mettent en mouvement puisqu’à partir du moment on fait un état des lieux pour voir où on en est, un bilan de santé, on peut voir les vitamines qui nous manquent et travailler ensuite de manière à faire une « cure » de vitamines manquantes.

On a équilibré les 5 essentiels en faisant des bilans de santé.

 

 

Et il y a le conseil pastoral élargi à 50-60 personnes qui sont les grands responsables de la paroisse.

Chacun des responsables fait partie du conseil pastoral. Et les soirées de Conseil pastoral maintenant se vivent selon les 5 essentiels.
5 essentiels, ça peut vite être un refrain. Chaque essentiel est très consistant. Le conseil pastoral a à cœur de vivre ces 5 essentiels. Quand on arrive le curé va nous aider à nous poser des questions qui vont briser la glace des premiers échanges, il va nous aider à passer un moment de réel échange fraternel. La vitamine B va être vécue : on se met par trio et on se partage une joie, une peine, on se rencontre, on vit vraiment davantage la fraternité. Ça c’est quelque chose dont on avait moins l’habitude.

 

Avant, lors des réunions : on arrive, on demande comment on va, mais ce n’est pas si naturel que ça de se rencontrer vraiment, de briser la glace… Là on prend les moyens de vivre cette vitamine. Ensuite au conseil pastoral on a grandement ouvert la place à la louange pendant 20 minutes, mais on n’a plus peur. Avant on se disait qu’on venait pour du travail, pour prendre des décisions, là on prend le temps. 

 

Maintenant je vais vous parler des outils qui nous ont aidés à faire ce fameux bilan de santé. Le bilan de santé va nous mettre en mouvement, chez nous ça nous a permis de nous lancer, de nous mettre en processus, de nous mettre en mouvement pour recevoir cette vision, cette vision dont l’équipe a parlé tout à l’heure. De fait le Seigneur a une vision pour chacun de nous, pour nos paroisses, mais c’est tout un processus. On a travaillé, on a créé des outils avec les autres paroisses du diocèse pour tâcher de recevoir cette vision. On se met vraiment à l’écoute du Seigneur pour recevoir, on travaille au maximum pour qu’Il puisse travailler dans notre cœur.

 

Le diocèse d’Amiens a une petite équipe qui s’appelle « La joie d’évangéliser » qui a regroupé tous les outils qui nous ont permis de nous lancer dans ce processus.

 

Chez nous, un jour en conseil pastoral le curé nous a fait travailler sur les 5 vitamines d’abord au niveau personnel, puis au niveau de nos équipes, puis au niveau paroissial. On ne peut pas  ne pas nous interroger nous-mêmes sur la manière dont on est chrétien, sur notre bilan de santé personnel puisque nous formons la  communauté, nous formons l’Eglise.

 

C’est là que commence une conversion en fait, chacun va se demander où il en est  et une fois que vous avez identifié – j’ai revu une vidéo de votre rencontre de l’an dernier, où vous avez parlé du tonneau avec ses 5 lattes. Lorsqu’une des lattes est plus basse ça conditionne le contenu du tonneau. Donc votre vie de foi ne pourra pas grandir si les 5 lattes ne sont pas ajustées.

 

Dans notre paroisse on a mis en place plein de choses sur plein de niveaux différents et là j’essaie de vous donner quelque chose d’un processus. L’équipe diocésaine a mis en ligne des outils.

 

Sur le site ecooo.fr vous aurez quelques documents pour  prier, se former et relire l’activité en conseil pastoral. Ensuite vous avez l’invitation à une relecture de l’action pastorale sur sa paroisse. Dans ce 2ème document figurent des questions qui vont nous permettre de réfléchir aux 5 essentiels. Dans ce document on a réécrit le processus. Pour que la communauté se mette en marche, on a reçu tous ces outils des ‘pasteurs selon mon cœur’… on a la chance d’avoir un chemin qui commence à être balisé et qui nous permet de travailler sur nous-mêmes pour qu’on ose se mouiller. C’est bon pour les responsables d’équipes mais aussi pour chacun de nous, si toute la communauté se met en travail, ça porte du fruit.

 

Ces outils de bilan de santé, il y en a plusieurs. Chaque paroisse a fait le sien, vous trouverez sur le site plusieurs formats issus du travail de plusieurs paroisses pour amener chacun à se poser des questions. Le Père Mario Saint-Pierre a fait un gros dossier et a créé des outils pour nous aider à réfléchir. Notre curé nous a donné la possibilité d’aller encore plus loin dans ce travail de réflexion, il nous a fait un document de 17 pages  qui n’est pas sur le site mais ce document nous amène à nous interroger sur les 5 essentiels, il y a des questions principales, puis des questions secondaires qui creusent, creusent … Le but est de nous faire réfléchir sur nous-mêmes d’abord puis sur l’équipe. Ensuite il a intégré des passages de l’exhortation du pape François « La joie de l’Evangile » qui correspondaient à chacune des vitamines. Ce document nous donne de quoi nous nourrir, de quoi structurer notre esprit pour nous-mêmes, de quoi s’imprégner de cet ADN, pour les laisser nous mettre en mouvement. Cette phase de mise en travail est indispensable.

 

En parallèle on a vécu un parcours sur les actes des Apôtres, toujours en 2013-2014, c’est une année qui nous a vraiment façonnés.

Pour le carême le curé nous a proposé de suivre un parcours, il nous a dit : « vous vous mettez en équipe et vous invitez quelqu’un d’éloigné de l’Eglise. » On dit que les équipes de carême c’est pour ceux qui sont là, chacun a fait l’effort, a joué le jeu de s’ouvrir.

Dans notre équipe par exemple on a invité la « fée du logis du presbytère », on l’a invitée à vivre ce parcours avec nous. De fait c’est une personne qui était au seuil, qui frappait peut-être à la porte à sa manière, et là on a vécu ensemble quelque chose. Depuis, elle a fait un cheminement incroyable, parce qu’on a eu des outils, des petites techniques  qui nous ont aidés à opérer un déplacement en nous-mêmes.

Très vite on a vu que la vitamine qui nous manquait était la vitamine de la fraternité. On se sentait très bons dans la liturgie, on a la chance d’avoir des super liturgies le dimanche, adoration, on a un diocèse qui nous propose des formations de qualité, donc au niveau formation c’est top, il y a des groupes d’étude de  la bible, c’est super, sauf que au niveau de la fraternité c’est un peu malade. Naturellement, on a eu envie et  le Seigneur nous a donné la dynamique de nous mettre en mouvement et de rehausser cette place.

 

Le curé a nommé une coordinatrice pour la fraternité dans son CP. C’est à ce moment-là que le conseil pastoral s’est façonné selon les 5 essentiels, on a inclus la fraternité plus profonde, plus réelle dans ce conseil pastoral.

 

La paroisse a organisé un réveillon le 31 décembre et une soirée de Noël selon les 5 essentiels. Lors du réveillon, on a pris un temps d’adoration, un temps festif fraternel, on a dansé,  on a essayé de vivre dans la soirée les 5 essentiels et on amenait à la paroisse une soirée d’abord fraternelle.

Il s’est mis en place aussi un accueil dominical le dimanche avant la messe pour essayer nous-même d’être beaucoup plus  accueillant et d’aller-vers les personnes qui passent devant les portes de l’Eglise. On a fait un petit café, une équipe s’est organisée, qui va-vers les gens. On est passé de  «  la pastorale de la cloche à la pastorale de la sonnette » comme le dit le P. … C’est qu’avant la cloche de l’Eglise suffisait pour faire venir  les gens, maintenant c’est à nous chrétiens qui avons eu la chance d’être baptisés d’aller sonner aux portes. A cet accueil dominical on essaie  d’être accueillants, fraternels, et les personnes vont vers les autres. Et en fait les gens viennent ! C’est super-sympa, c’est des choses dont on n’a pas l’habitude, ça casse un peu les codes,  mais on se lance ! Et je crois qu’on a cette chance dans notre paroisse d’oser, parce qu’on a reçu ces grâces.

 

Une étape qui suit le bilan de santé c’est : 'Enquête de voisinage'. Ça rejoint l’idée d’aller vers les autres. Vous  trouverez  cet outil sur le site. En conseil pastoral on a décidé que chaque membre du conseil pastoral irait questionner chacun 5 personnes.  Faites le calcul : dans la ville, ça fait déjà pas mal de monde. Par exemple, j’allais chez le coiffeur le lendemain. Pendant que le coiffeur me coupait les cheveux je lui ai fait le questionnaire de voisinage :

Enquête sur les besoins de notre entourage :

 

  • D’après vous quel est le plus grand besoin  matériel, spirituel ou humain des habitants de notre ville ?
  • Si vous aviez un besoin spirituel, un besoin d’amitié, d’être dans une bonne ambiance où iriez-vous chercher ?
  • A quoi ressemblerait une Eglise qui répondrait à vos attentes.

 Vous avez 7 questions et vous avez un document qui présente la démarche, le mode d’emploi pour comprendre l’esprit de ce questionnaire. L’idée c’est vraiment d’aller à la rencontre des autres avec  des questions. Ensuite on a travaillé sur les retours de ces questionnaires, ça faisait un sacré paquet. Là on peut avoir beaucoup d’humilité parce que ça nous désarme de voir écrit noir sur blanc ce que les gens qui n’ont pas l’habitude de venir dans nos communautés, nos liturgies, pensent de nous, de voir la manière dont ils nous voient. On se dit tous : ils doivent nous voir comme ça,  mais c’est  autre chose d’aller à la rencontre, de faire la démarche, de provoquer cette rencontre, de nous mettre en chemin. Rien que ça, ça commence à façonner  les gens, autant  que les paroissiens eux-mêmes.

On va au-delà de nos craintes. Les gens qui nous voient arriver, eux aussi ont des immenses attentes, là on va vers eux. C’est un des outils des étapes du processus de conversion de pastorale missionnaire qui nous permet de nous convertir nous-mêmes et de nous mettre en chemin, en croissance.

 

Il y a beaucoup d’étapes après.

Je vais centrer sur nos insatisfactions. Pareil : un travail en conseil pastoral, en paroisse après avoir fait le bilan de santé nous a donné beaucoup de contenu et de matière à travailler.

Tout ce processus : élaboration de la vision (objectif),  processus de formation disciple-missionnaire est soutenu maintenant par des formations, par des parcours mis en place pour la paroisse ou pour le diocèse.

 

Nous avons expérimenté un parcours qui s’appelle  la far (?) pendant 2 ans qui a été proposé à ceux qui étaient très engagés dans les paroisses du diocèse. Ce parcours nous a aidés à nous modeler selon les 5 essentiels et nous donne tous ces outils. Notre curé qui a très à cœur notre conversion à la pastorale missionnaire a mis en place pour sa paroisse un parcours qu’il a appelé Croissance (?) crois sens (?)

Ce parcours se veut modélisant selon les 5 essentiels. Quand on prend le temps de travailler sur chacune des vitamines, c’est si riche qu’on peut passer 2 ans à approfondir. Il a mis en place aussi les veillées de louange, les soirées de louange. On a un groupe paroissial charismatique : Ephatta, toutes les semaines  et  une fois par mois il ouvre grand les portes de l’Eglise  non seulement aux paroissiens habitués à se ressourcer dans la louange, mais il propose cette soirée et l’élabore pour les personnes qui sont au seuil.

C’est-à-dire qu’il y aura un temps de formation, travail sur un passage de la bible. Il a fait attention de prendre une traduction, -la bible en français courant- et on comprend beaucoup mieux ! Moi-même, j’ai essayé pendant des années de lire la bible, je n’y suis jamais arrivée ;  j’ai découvert qu’il y avait plusieurs traductions et certaines sont beaucoup plus accessibles.  Nous  avons été baignés dans le catéchisme et malgré ça je ne comprends pas… Là on prend les moyens concrets,  des techniques pour nous approcher des personnes qui sont loin de la Parole de Dieu, loin de la foi.

 

En fait c’est plein de petits outils, de petits changements qui impliquent des changements de nos habitudes, qui nous troublent. Chaque fois qu’il y a des changements il y a des tensions, ça nous demande de nous remettre en question sur ce sur quoi on s’est basé pendant des années et donc ce n’est pas facile. Je vous partage les choses constructives, que vous pourrez utiliser  mais ce n’est pas évident la conversion !  On est passé et on va passer par des moments de tempête, d’orage un peu terribles même, c’est un peu le tremblement de terre mais on se lance, on est dans un processus de conversion pastorale. Si on réfléchit à ce que ça veut dire, ça fait frémir.

 

 

Intervention de Louis (époux de Camille)

 

Je vais me permettre de faire un petit complément puisque dans les couples on est complémentaires, j’ai une femme qui est visionnaire, je suis plus terre-à-terre. J’ai compris que l’objet de la journée c’est aussi les outils, Camille a beaucoup parlé d’outils mais concrètement un point  me parait très important  au niveau du conseil pastoral : passer par des questionnaires. C’est vrai que pour nous quand on n’est pas dans les équipes, quand on n’est pas dans la réflexion, quand on arrivait en conseil pastoral on avait des questionnaires qui étaient préparés, qui nous permettaient de travailler et c’est ces questionnaires qui étaient disséqués, et qui étaient la source et la moelle épinière  et l’ADN de notre paroisse. Issus des 60 personnes responsables, ces questionnaires étaient ensuite analysés par une équipe plus restreintes : notre curé avec une équipe qu’il avait choisie autour de lui. Les outils concrets c’est vraiment les questionnaires. C’est un gros travail !

 

La deuxième chose, Camille a parlé du questionnaire de voisinage, il me semblait important d’en parler un peu plus parce que ça aurait  pu être un séisme mais  ce n’est pas le cas. Les résultats ont été assez secouant  dans le sens  que  ce qu’on  a lu c’est que les gens nous voyaient autres. Nous qui étions persuadés que nous étions accueillants, souriants, ouverts,…. ils disaient : vous avez l’air de bien vous amuser, vous avez l’air heureux mais entre vous. Quand on rentre dans votre église, vous êtes bien,  entre vous, on ne comprend pas trop ce qui se passe, tout le monde se lève en même temps, tout le monde s’agenouille, on se sent en dehors et on a peur  de rentrer, on a peur d’aller à la messe parce que vous êtes tous ensemble, vous avez l’air de maitriser, mais nous on ne se sent pas à l’aise dans votre Eglise. Ça nous a fait un peu mal et c’est ce qui nous a mis en route notamment, Camille vous a dit que la vitamine qui nous manquait c’était la fraternité. Ce questionnaire a vraiment été déclenchant notamment pour l’accueil qui se fait dehors, aux portes de l’Eglise. On est dehors avec notre petite table, nos cafés et notamment la période de mai-juin où vous avez les baptêmes, les communions, vous avez les familles qui viennent de partout, qui ne sont pas des gens d’Eglise mais c’était impressionnant :

 

  • « c’est quoi ? C’est payant ? Qu’est-ce que vous faites ?
  • - Non, on prend un café, on discute…

l’objectif  c’est vraiment la fraternité.

  • C’est quoi votre Eglise ?
  • - On est là pour accueillir-
  • Je vais en parler chez moi, c’est bien, c’est sympa.

Ouverture mais pas dans l’Eglise,  à l’extérieur. On a été piqué au vif d’entendre que la perception qu’on avait de nous c’était qu’on était bien dans notre Eglise et qu’on était entre nous.

 

Nos vitamines dans le diocèse de Senlis :

 

  • A = adoration, tout ce qui est relation à Dieu
  • B = bonne relation, fraternité
  • C = configuration au Christ, la formation

Nous n’avons pas les mêmes mots… ce n’est pas grave, notre base commune c’est Ac 2, 42-47

 

Vous avez dit ‘prier’, ça correspond à la vitamine A,

  • fraternité c’est = partager ; 
  • C = se former ;
  • D comme dévouement, ministère = servir.

Et Annoncer. On met un ordre A , B, C, D , E.

 

ALPHA permet de vivre les 5 essentiels à chaque parcours et dans chaque soirée. Nous avons configuré les soirées de conseil pastoral un peu comme des soirées Alpha où la fraternité prend une grande place. La fraternité va soutenir la prière, la relation à Dieu.

 

On a mis en place le parcours Alpha en 2007, l’an dernier on a dupliqué, on en a deux par année. On constate la valeur de cet outil. On est très aidé par le national qui nous donne plein d’outils qui utilisent les moyens de communication modernes, attrayants. Ça a du sens pour ceux qui sont loin de l’Eglise. Autant les utiliser au maximum. J’ai vécu le parcours avec mon mari il y a 4 ou 5 ans, il attire des personnes de tous milieux, des gens que nous ne voyons pas dans nos liturgies. Le parcours Alpha ouvre les portes, nous aide à nous construire personnellement. J’avais une foi déjà profonde, j’ai fait du scoutisme, on participe aux END, n’empêche j’ai vécu une vraie conversion  intérieure, un renouvellement de ma foi grâce à ce parcours  Alpha qui m’a fait rencontrer un Dieu vivant, réel. Ma foi s’est renouvelée.

 

Quand on parle du parcours Alpha  on se pose la question de manière récurrente du ‘après Alpha’. Qu’est-ce qu’on fait après ? Les participants sont soudés, ils ont vécu quelque chose de très fort, ce sont encore parfois des bébés dans la foi, d’où la pensée des choses en terme de processus. On va intégrer les personnes dans un processus, on va faire passer de A, B, C, D, dans les vitamines, on va penser en processus de conversion, une dynamique.

 

On pressent que le modèle des fraternités est le modèle de l’Eglise de demain. Les fraternités sont des petites églises qui se rencontrent parfois à la maison. Tout ne dépend plus uniquement de la liturgie du dimanche matin mais la foi peut être vécue, partagée, nourrie au sein de ces petites églises, de ces fraternités.

 

Ce que l’on cherche c’est une dynamique basée sur ces fraternités qui ont une charte et qui donnent des contenus possibles et une manière de vivre. On inscrit ces fraternités dans un ensemble. Quand je vous parlais de processus, on ne parle plus maintenant dans la paroisse du groupe des fraternités, maintenant pour ces fraternités on pense coordination, on pense formation, on pense renouvellement. On va essayer d’articuler la vie de la paroisse selon ces groupes. Mais nous en sommes au début, ça fait 6 mois qu’on a lancé ces fraternités, on a beaucoup travaillé dessus pour élaborer la charte mais c’est « ad experimentum ». Notre but c’est que ces fraternités soient pérennes alors que les groupes que nous avons vécu sur les actes des Apôtres étaient ponctuels. Là on cherche à ce que ce soit pérenne pour permettre aux disciples de grandir.

 

On sait que les gens ont soif, on sait aussi que ceux qui sont engagés aujourd’hui sont très engagés. On réfléchit en se disant :

comment faire pour que ces fraternités

ne soient pas quelque chose en plus à vivre ?

... parce qu’on va déjà faire partie des équipes du rosaire, des équipes de préparation au mariage, des équipes de coordination : ça fait déjà pas mal de soirées prises dans la paroisse… et là une soirée tous les 15 jours ?

 

Tout l’enjeu c’est que ce ne soit pas vécu comme quelque chose en plus mais que ce soit vécu comme :

en ces fraternités se vivent nos engagements.

Que par exemple l’une ou l’autre des fraternités le service lui fera faire pendant un temps l’accueil dominical ou d’animer les messes. Une fraternité va être au service des services quelque part. Elle va s’impliquer ensemble, en tant qu’entité, en tant que maisonnée, en tant que petite  église, elle va se mettre à disposition. Sachant que ces fraternités sont ouvertes, il y a des réflexions de fond en cours sur comment  faire  pour que ce ne soit pas quelque chose de fermé entre nous mais que ça puisse grandir et se dupliquer comme les cellules du corps, pour accueillir de nouveaux participants.

 

Si demain  on intègre une fraternité l’idée c’est qu’on puisse y être nourris, vivre notre lien avec Dieu dans l’adoration plutôt que d’aller se nourrir dans un des groupes de la paroisse qui est un des groupes paroissial charismatique de louange. C’est vrai que quand j’y vais le jeudi soir c’est surtout pour me nourrir moi-même, je suis dans la vitamine A, je ne suis pas dans la formation. Là l’idée c’est qu’au sein d’une maisonnée, d’une fraternité on puisse être nourri, servir, annoncer et se former pour que ce soit complet. C’est le modèle vers lequel on tend : s’engager pleinement dans une fraternité pour y vivre les multiples engagements.

 

Ça fait 2, 3 ans qu’on malaxe tout ça et les fraternités arrivent maintenant, ce n’est pas anodin que ça vienne après. On a eu besoin de cette phase de travail personnel.

 

Fraternité = groupe de 6 à 12 personnes. Au-delà de 12 personnes on peut couper en 2 le groupe pour que la fraternité  se duplique. Les fraternités vont être nourries par des contenus de formation qui peuvent être des temporels (ex : fraternité des actes des apôtres ou fraternité de carême) Il faut alimenter les fraternités d’un contenu de formation, de réflexion. L’idée du Père ... c’est que ce soit la Parole de Dieu qui soit nourriture et qu’on n’ait pas besoin de créer des parcours à côté bien qu’il en existe beaucoup qui nous permettent d’être en croissance dans notre foi.

 

Article publié par Doyenné de Cambrai • Publié le Dimanche 02 octobre 2016 • 2042 visites

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