Homélie de Philippe Moreel, diacre

lors de la bénédiction des fiancés du dimanche 10 mars 2024

Texte téléchargeable en bas de page

Dimanche 10 mars 2024 – 4ème dimanche de Carême

Eglise Saint Géry à CAMBRAI

Dernière journée parcours préparation au sacrement du mariage

1ère lecture : 2ème livre des chroniques 36, 14-16, 19-23

2ème lecture : Saint Paul apôtre aux Ephésiens 2, 4-10

Evangile : Jean 3, 14-21

Frères et sœurs en Christ, bien-aimés dans le Seigneur,

Bienvenue à chacun pour ce 4ème dimanche de Carême qui est le dimanche de la joie. Véritable pause au milieu de notre marche vers Pâques, la liturgie de ce dimanche nous rappelle que la source de notre salut est un motif de joie pour les chrétiens.

C’est aussi une joie car aujourd’hui notre communauté paroissiale accueille quelques 120 fiancés qui terminent la préparation au sacrement du mariage, mariage catholique qui sera le top départ pour leur vie de couple ayant décidé de s’unir par le sacrement du mariage.

Mais au fait, c’est quoi un sacrement ? Un sacrement c’est un signe efficace de la grâce de Dieu. Un sacrement c’est un signe visible et tangible qui nous aide à vivre notre foi de manière authentique. C’est par les sacrements que Dieu entre en relation avec les croyants et les aide à grandir dans la foi. Dans quelques instants nous vivrons le sacrement du l’Eucharistie pour lequel une hostie et du vin deviendront corps et sang du Christ.

Après cette précision, je vous invite à revenir sur les textes que nous avons entendus :

Tout d’abord la lecture d’un extrait du 2ème livre des chroniques. Nous y avons entendu que malgré les infidélités du peuple, Dieu n’abandonne jamais son amour pour eux. Il demeure fidèle à son alliance et offre toujours un chemin de repentance et une possibilité de réconciliation. Et vous, couples de fiancés, et vous couples mariés ici présents, êtes-vous, serez-vous fidèles à l’alliance qui vous a ou qui va vous unir et serez toujours capables d’envisager la réconciliation ? Oui le mariage est une alliance sacrée devant Dieu qui exige fidélité, engagement et persévérance. Alors, aimez-vous, restez fidèles l’un à l’autre dans les bons moments comme dans les épreuves de la vie. Nos frères et sœurs célibataires, veufs, divorcés savent bien que les épreuves sont difficiles à vivre. Cependant ce n’est pas Dieu qui nous met à l’épreuve. Ne disons-nous pas dans la nouvelle traduction du Notre Père : « Ne nous laisse pas entrer en tentation ». Si nous vivons une épreuve ce n’est pas celle à laquelle nous soumettrait Dieu mais celle qui interroge notre foi.

Ensuite nous avons entendu un extrait de la lettre de Saint Paul aux Ephésiens qui est un véritable rappel de l’amour inconditionnel de Dieu pour son peuple. Alors serons-nous capables de nous aimer comme Dieu nous a aimés c’est-à-dire de façon inconditionnelle ?

Puis nous avons écouté un extrait de l’évangile de Saint Jean. Dans ce texte, nous trouvons, je pense, une des plus belles phrases de la Bible : « Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique ainsi tout homme qui croit ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle »

Pour nous parler d’amour, Dieu s’est servi des expériences d’amour que l’homme fait dans son milieu naturel : amour maternel, amour paternel, amour conjugal. Tous ces amours sont des étincelles qui jaillissent du feu d’amour qu’est Dieu.

Vous vous doutez bien que Dieu nous parle plus de l’amour paternel car il est notre Père. Mais un vrai père n’est-il pas celui qui donne la liberté et à la sécurité à son fils et qui le fait se sentir protégé dans la vie ?

Il est d’autres occasions où Dieu nous parle de l’amour maternel. Nous savons alors que l’amour maternel est fait d’accueil, de compassion, de tendresse ; c’est un amour viscéral. Ceux qui sont parents savent bien que les mères sont souvent complices des enfants, les défendent, et intercèdent pour eux auprès de papa.

Quant à l’homme, il connaît, par expérience, une autre forme d’amour : l’amour sponsal (c’est-à-dire entre époux). Dieu a également recours à ce type d’amour pour nous convaincre de son amour passionné pour nous. D’ailleurs dans la Bible, pour décrire l’amour de Dieu pour l’homme, les termes typiques de l’amour sont utilisés y compris le terme « séduction ».

A cette belle phrase que j’ai mise en valeur, est-ce que chacun(e) de nous saura répondre par un amour sincère et engagé envers Dieu, envers son/sa bien-aimé(e), envers les autres ?

Oui, chers fiancés, chers couples mariés, l’amour que vous avez l’un pour l’autre il est comme celui que Dieu a pour son Eglise c’est un amour sponsal qui est ou sera reflété par le sacrement de mariage que vous allez vous donner ou que vous vous êtes déjà donné pour les couples déjà unis par le sacrement du mariage.

Alors vivez de cet amour sacré fondé sur la liberté, l’indissolubilité, la fidélité et la fécondité. Par votre engagement à vivre ce sacrement du mariage dans le respect et le soutien mutuel et réciproque, que votre entourage puisse dire voyez comme ils s’aiment (du verbe aimer), voyez comme ils sèment (du verbe semer).

Pour vous frères et sœurs célibataires, veufs ou divorcés, cet évangile nous rappelle que quelle que soit notre situation personnelle, la lumière de Dieu brille toujours pour chacun(e) de nous. Oui dans les yeux de Dieu, chacun(e) de nous est précieux, chacun(e) de nous est aimé(e).

En ce dimanche de la joie n’oubliez pas de faire un merveilleux cadeau à une personne avec qui vous êtes en froid, avec qui vous avez eu ou avez une mésentente : offrez-lui ce  merveilleux don qu’est le pardon (ce don par-dessus tous les dons). Frères et sœurs en Christ, chers fiancés, chers mariés pour conclure, je vous livre cette recette de notre Pape François pour que votre amour dure dans nos couples, dans nos familles :

« Vivre ensemble est un art, un chemin de patience, beau et fascinant qui a des règles qui peuvent se résumer en trois mots que tu as dit, des mots que tu as répété tant de fois à tes proches : s’il te plaît – ou puis-je – merci et pardon ».
 « S’il te plaît » ! « C’est une permission affectueuse pour entrer dans la vie de quelqu’un d’autre avec respect et attention. L’amour véritable ne s’impose pas avec dureté et agressivité. Et aujourd’hui, dans nos familles, dans notre monde toujours violent et arrogant, la courtoisie vient à manquer. »
«  Merci » « Ce n’est pas seulement une parole attentive à utiliser avec les étrangers, dans le but d’être bien élevés. Il est nécessaire de savoir dire merci pour avancer ensemble. »

« Pardon » « Nous savons tous que la famille parfaite n’existe pas, ni le mari parfait, ni même la femme parfaite. Sans parler de la belle-mère parfaite… Nous existons, pécheurs. Jésus, qui nous connaît bien, nous enseigne un secret : ne jamais finir une journée sans se demander pardon, sans que la paix revienne dans notre maison, dans notre famille »

Frères et Sœurs, Chers Fiancés, vous tous ici présents, prions pour que Dieu bénisse ces unions naissantes et les accompagne afin que leur amour soit un amour sponsal tel celui du Christ pour son Eglise et que chaque foyer soir un lieu de paix, d’amour, de pardon, de foi et de joie.

Retenons cette belle invitation de Saint Jean : « C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres que l’on vous reconnaîtra comme mes disciples. »

Frères et sœurs en Christ, bien-aimés dans le Seigneur,  je prie et vous invite à prier pour que l’amour que nous avons les uns pour les autres soit fort, fidèle et toujours inspiré par l’exemple du Christ qui a donné sa vie pour nous tous. Amen !

Article publié par Doyenné cambrai • Publié le Mercredi 13 mars 2024 • 74 visites

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