Homélie de Théophane HUN

 

Homélie de Théophane Hun

 

Lectures du jour : lundi 12ème semaine ordinaire - année B 

                 Genèse 12, 1-9 et Matthieu 7,1-5                                      

 

 

Frères et sœurs,

 

Dans nos vies de chrétiens, on a parfois tendance à opposer une attitude d'intransigeance, un peu légaliste, à une attitude d'ouverture, d'accueil et de tolérance.

 

D'une certaine manière, les deux passages des Ecritures que nous avons entendus ce soir peuvent illustrer cette opposition entre radicalité et tolérance.

 

D'un côté le patriarche Abram est celui qui va tout quitter, absolument tout : "ton pays, ta parenté et la maison de ton père" parce que le Seigneur lui a fait une promesse. Il est la figure du choix radical : de celui qui lâche tout pour Dieu.

 

Et de l'autre côté, nous entendons Jésus qui enseigne à ses disciples de ne pas condamner trop vite le pécheur parce que, eux non plus, ne sont pas parfaits. Et on utilise souvent cette image bien connue de la "paille" et de la "poutre" pour écarter ceux qui vous font des reproches. "Tu es bien gentil mais tu ne vaux pas mieux que moi".

 

C'est assez difficile de choisir son camp. Celui des cathares, celui des purs ou celui des relativistes, des tolérants !

 

La vérité, c'est que j'ai probablement tort d'opposer les deux.

 

La vie de Thomas Moore est de ce point de vue exemplaire. il est connu pour avoir refusé le divorce d'Henri VIII et pour y avoir laissé la vie. C'est un pur donc. Mais son opposition est nourrie par sa vie où il s'est efforcé d'être le plus cohérent possible avec sa foi. Il applique donc aussi ce que nous demande Jésus.

 

C'est certainement le chemin qui nous est proposé à travers ces deux textes et il faut garder ensemble ces deux optiques, un peu comme un chemin entre deux principes.

 

Il y a bien une intransigeance. Elle concerne notre appel à la sainteté, à la conversion. Cette intransigeance doit nous conduire à suivre le Christ. Or, suivre le Christ, c'est découvrir la miséricorde. Il ne nous dit rien d'autre aujourd'hui que cette exigence de miséricorde à l'égard de nos frères.

 

Un chercheur qui essayait de comprendre ce qu' était la sainteté a fini par découvrir un paradoxe :

on reconnaît  un Saint au fait qu'il se sait pécheur. reconnaître qu'on n'est pas parfait et tout puissant, c'est le seul moyen - ou peut-être le plus rapide -  de découvrir qui est Dieu.

 

C'est l'expérience d' Abram, , c'est l'exemple de Thomas Moore, c'est l'enseignement de Jésus-Christ

 

Ça doit maintenant devenir notre vie.

 

 Amen.

Article publié par Doyenné de Cambrai • Publié le Lundi 22 juin 2015 • 2746 visites

keyboard_arrow_up