2ème méditation du vendredi 10 avril

proposée par V. Deblock

La Mise au Tombeau

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Tout est fini.

Finis cette humiliante exhibition, les cris d’agonie, la violence des adversaires ou l’indifférence des passants.

Après le tumulte des dernières heures de Jésus, après l’effroi du supplice, le calme revient.

Le calme d’être délivrés de la haine qui a tué celui qu’ils aimaient, le calme de n’être plus que de ceux qui aiment celui qui est mort.

Calme teinté de hâte, car il faut fermer le sépulcre avant d’entrer dans le Sabbat.

Calme teinté de douleur, douleur d’une mère aussi pâle que le corps de son fils assassiné, douleur de ceux qui accompagnent jusque dans la tombe celui qu’ils pleurent.

Comme ces jours-ci, ils sont à peine quelques-uns à l’accompagner jusqu’au tombeau, pour y déposer le corps privé de vie. Corps d’albâtre azuré, à la pâleur d’hostie. Comme pour nous faire comprendre que tout son sang a été versé jusqu’à la dernière goutte pour le salut du monde.

Linceul déployé comme une voile, comme une ample nappe d’autel, corporal destiné à attirer   nos regards sur le corps du Seigneur.

Son corps est contemplé, touché, lavé. Son corps fait faire corps à ceux qui l’entourent. C’est lui qui les tient ensemble.

Pas encore ressuscité, le corps est déjà promesse eucharistique. Car il fait la première Eglise. Ainsi mis en scène, il nous rappelle cette mystérieuse présence du Christ vivant en chaque hostie consacrée pour que l’Eglise fasse corps et vive de la vie du Seigneur.

Depuis 4 siècles, le corps du Christ bascule vers un autel dressé sous l’œuvre, offert à notre contemplation, invitant à l’adoration du corps eucharistique.

Nous ne pouvons célébrer l’eucharistie comme nous le voudrions. Pourtant, au mur de notre église St Géry, le corps du Bien-aimé ne cesse pas de basculer vers nous, comme pour nous rejoindre en toutes nos morts.

Maintenant, il nous faut attendre. Attendre et veiller avec toute l’Eglise. Veiller et attendre que le signe du tombeau soit vaincu. Veiller et attendre que le Père redonne souffle au corps pâle du Fils offert pour que tous vivent.

P-P Rubens (1577-1640), 1616, huile sur toile, 398x290 cm, Cambrai, église St Géry

 

Article publié par Doyenné cambrai • Publié le Vendredi 10 avril 2020 • 505 visites

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