Epilogue

Texte téléchargeable en bas de page.

Vivre des Béatitudes c’est :

« Mettre Dieu dans ma vie, ou Vivre de Dieu ? »

Après cette réflexion sur les béatitudes, nous avons essayé de mieux les comprendre, les découvrir pour certains, de s’en familiariser… … Mais comment en vivre ?

Si Jésus a cru bon de nous les enseigner au tout début de sa vie publique, comme

règle de vie… comme véritable chemin de bonheur !

Ne serait-ce pas  parce que c’est « le cœur de son message » du moins son premier sinon le plus important ?   Je crois que « si »  !..

Rappelez-vous le double commandement de l’amour ! le premier et le deuxième qui n’en font qu’un . Aimer Dieu et son prochain…

Le tout premier message, a donc été de nous dire qu’il avait un père… et nous le faire connaître !… Un père qui n’est qu’amour pour chacun de nous ! un Père qui nous aime « à la folie » qui nous connaît chacun par notre nom !...

(Comment ce mystère ne nous ferait-il pas pleurer de joie ?)

Souvenez-vous ce père si miséricordieux…quand son fils cadet l’a quitté, il a tant pleuré son départ …puis explose de joie quand il revient vers lui !...)

 Eh bien, ce Dieu d’amour, ce Dieu qui s’est fait homme en Jésus ! ce Dieu qui est justement venu « parfaire la loi juive » en vivant chaque béatitude pour nous en donner l’exemple, pour nous en donner le goût, pour que nous devenions saints comme Lui ! … Il nous affirme que ce chemin de sainteté, « c’est ! » un chemin de bonheur … et qu’il est vraiment « Accessible à tous ! »

Jésus a expliqué avec une grande simplicité ce que veut dire être saint, et il l’a fait quand il nous a enseigné les béatitudes. La réponse est simple :

« il faut mettre en œuvre, chacun à sa manière, ce que Jésus déclare être une voie de conversion et donc de bonheur. »

Ici Jésus passe de l’enseignement à la mise en œuvre des béatitudes, qui sont signes de la présence du Royaume.

Nous sommes donc au cœur de l’Evangile !

A Noël, Jésus, de riche qu’il était, se fait pauvre pour nous, afin de nous rejoindre au cœur de ce que nous sommes… Nous sommes pauvres, car nous tenons notre vie de Dieu. De plus, souvent, nous ne faisons pas le bien que nous voudrions. Notre drame est bien de nous croire ou vouloir riches… alors que nous recevons « tout » de Dieu !

Mais alors ? mettre Dieu dans sa vie ? vivre en Dieu ? ou vivre de Dieu ?

Les béatitudes, nous ne pouvons les vivre que si l’Esprit Saint nous envahit avec toute sa puissance et nous libère de la faiblesse de l’égoïsme, du confort, de l’orgueil.

L’Évangile nous invite à reconnaître la vérité de notre cœur, pour savoir où nous plaçons la sécurité de notre vie.

Confier sa journée au Seigneur dans une prière vraie, dans la profondeur d’un tête à tête amoureux ?  c’est mettre Dieu dans sa vie, et c’est très bien !

Mais est-il vraiment entré dans ma vie ? est-ce que je m’en nourris à chaque instant de la journée ?

« Ma prière reste toujours un combat !  j’ai cette tentation de faire pour Dieu… plutôt que « faire », j’essaie d’ « être » avec lui, de le laisser faire, de me laisser aimer, de l’aimer… » (Evagre le Pontique)

A-t-il trouvé en nous un cœur pauvre en esprit, où sa parole a pris place pour nous façonner, nous transformer petit à petit au fil de la journée ?

Être pauvre de cœur, c’est cela la sainteté !

Accepter chaque jour le chemin de l’Évangile même si c’est difficile  et exigeant ! c’est aussi cela la sainteté ! Le bonheur est à notre porte, dans le consentement à cette pauvreté !  Il ne s’agit pas d’être heureux grâce aux souffrances – ce serait une perversion – mais de découvrir la présence du Christ dans les peines et l’affliction.

Nous comprenons mieux, alors, que vivre des béatitudes est  bien plus que des préceptes, des articles de loi à appliquer !..( cf/ le jeune homme riche … « Maître, que dois-je (Faire ?) pour (Obtenir ?!)… »  mais c’est bien plus « une conformation de notre vie à celle du Christ, une invitation à le rejoindre dans les joies et jusque dans les peines! »

La vie du disciple est configurée à celle du Christ, au point que «Je vis », dit saint Paul, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi» (Ga 2, 20).

Ce choix pour la morale des béatitudes ne va pas de soi ! précisément parce qu’il nous conduit à contenir des inclinations que nous portons vers des biens naturels, plus encore à refuser le bonheur produit par notre volonté de puissance. Mais ce n’est plus livrés aux seuls moyens humains que nous essayons d’atteindre ce bonheur vrai, c’est unis au Christ que nous sommes certains d’y parvenir.

Et les promesses associées à chaque béatitude –ex : bienheureux les cœurs purs, ils verront Dieu… – ne sont pas seulement pour demain, pour la vie éternelle, elles valent pour son anticipation qu’est notre vie présente.

L’évangile des béatitudes n’est pas celui des lendemains qui chantent, il est celui de l’aujourd’hui qui sourit, parce qu’il est éclairé de la présence aimante du Christ. Comme les mages …. Mettons-nous en marche par un autre chemin … !

Oserons- nous franchir la porte du bonheur ?

S’il était encore besoin de souligner la force du message des Béatitudes, nous pourrions, bien évidemment, l’associer à cette page de l’Evangile de Matthieu

(25, 35-40) l’amour de Dieu « dans » l’amour du prochain…

« Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ;

- j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !”

- Alors les justes lui répondront : “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ?

- tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ?

- tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?”

- Et le Roi leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.

 

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Article publié par Doyenné cambrai • Publié le Mercredi 05 janvier 2022 - 00h06 • 872 visites

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