La méditation du lundi 23 novembre

proposée par Patrick Fleury, diacre permanent du doyenné du Cateau-Cambrésis

 

 

Jésus comme de nombreuses fois dans les évangiles nous propose de réfléchir à notre relation avec Dieu.

A travers cette observation du comportement des gens riches et de la pauvre veuve dans l’offrande au Trésor du temple, Il nous interroge sur la double relation à vivre en tant que baptisés. La première relation est celle donnée au livre du Deutéronome : « Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’Unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. Ces paroles que je te donne aujourd’hui resteront dans ton cœur. » Dt 6,4-6 et la seconde dans l’évangile de Matthieu : « Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : “Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli, j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !”... ... “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.” Mt 25,34-40

Avec cette image des gens riches et la pauvre veuve, Jésus prend un exemple paradoxal lui qui a avec force restituer la nature des échanges qui s’étaient établis par la pratique des offrandes aux abords du temple. Rappelons-nous comment il a chassé les changeurs et les marchands !

Voici donc ces gens riches qui mettent « seulement » le superflu : la situation que nous traversons avec la pandémie de covid-19, l'urgence climatique et écologique, la résurgence de certains conflits et du terrorisme religieux pose la question du sens, de l'essentiel par rapport au superflu. Notre vie de relation tant sur les plans affectif, familial, professionnel et économique s'est vu partager par les notions d’essentiel et de non essentiel. Ce faisant, nos vies s’en sont trouvées bouleversées si ce n'est chamboulées. il y a ceux qui sont touchés directement ou indirectement par la maladie, ceux dont l'activité professionnelle est arrêtée avec la crainte que cela soit définitif. Il y a aussi tout ceux dont l'activité était hier banale, sans intérêt et qui nous est apparue au détour de nos confinements comme essentielle. Continuons à reconnaître, pour les uns et les autres, cette nécessité et le courage de toutes ces personnes qui prennent soin des autres.

Il y a cette pauvre veuve qui as mis tout ce qu'elle avait pour vivre. La question qui me vient dans ce passage est : « si elle a mis tout ce qu’elle avait pour vivre que lui reste-t-il ? A première vue, rien ! Mais puisqu’il s’agit de l’argent destiné au temple et par conséquent à Dieu, il lui reste l'espoir et voir plus l'espérance, celle que celui à qui elle a tout donné ne l'abandonnera pas…

Aujourd'hui, alors que la question de l'essentiel se pose, qu'est-ce qui devient superflu et qu'est-ce qui devient essentiel ? Pour nous aider nous pourrions reprendre la proposition faite par le Père Mathieu Dervaux lors du premier confinement : « en temps de crise, Dieu nous parle et nous invite à réagir ».

Pour finir, je voudrais terminer en paraphrasant saint Clément de Rome, que nous fêtons aujourd’hui, dans sa lettre aux corinthiens : l’Église de Dieu qui séjourne à Caudry, à l’Église de Dieu qui séjourne à Cambrai, aux élus sanctifiés selon la volonté de Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ.

Que la grâce et la paix vous viennent en abondance du Dieu tout puissant par Jésus-Christ.

Patrick Fleury

 

En temps de crise, Dieu nous parle et nous invite à réagir

Dieu parle en tout temps mais certainement cette parole se fait plus incisive en temps de crise.

Face à la pandémie du Covid19, Il nous invite à l’écouter, Lui que Jésus nous présente comme Père, pour un changement et un ajustement à son projet de salut pour tous les hommes.

La société civile elle-même sent bien qu’elle est appelée à un changement. Beaucoup disent : « Le monde d’après ne sera pas le monde d’avant. Nous devons changer ».

Comment bâtir un monde meilleur, avec plus de justice entre les hommes, ajusté à la nature, plus fraternel, plus simple et plus paisible ?

Comme chrétiens, nous ne pouvons pas passer à côté de cette réflexion.

Nous croyons que Dieu nous parle, et qu’Il nous invite à bâtir ce monde meilleur, à tous les niveaux : au niveau personnel, familial, au niveau d’un village, d’une ville, d’une région, d’un pays et au niveau international.

L’Église, elle aussi, comme institution au milieu du monde, est appelée à la conversion.

Aussi, pendant ce temps de crise, il est important de nous mettre à l’écoute du Seigneur d’une manière particulière et d’écrire nos réflexions.

Voici quelques pistes qui peuvent nous aider :

-Pendant ces semaines, qu’est-ce qui me marque, dans ma vie personnelle, dans la vie de mon entourage, de ma famille, dans la vie du monde, dans la vie de l’Eglise ? Qu’est-ce qui me fait souffrir ? Qu’est-ce qui me rend triste ? Qu’est-ce qui me donne de la joie ? Qu’est-ce qui me donne de l’espérance ?

-Y-a-t-il un ou des passages de l’Ancien Testament ou du Nouveau Testament qui me parlent particulièrement ?

Y-a-t-il des lectures (roman, articles…. philosophie, histoire, politique, théologie, spiritualité…) ou des émissions télévisées, radiophoniques ou vues sur Internet qui m’ont marqué ou qui me reviennent à l’esprit ?

-A mon avis, à quels changements suis-je appelé ? A quels changements la société est-elle appelée ? A quels changements l’Église est-elle appelée (ma paroisse, mon mouvement, les équipes auxquelles j’appartiens, le diocèse…) ?

Qu’est-ce qui nous semble essentiel ? Que devons-nous ‘abandonner’ ?

Que devons-nous inventer ?

Il est important d’écrire, car nous avons la mémoire courte. Quand la crise sera passée (nul ne sait quand…), nous aurons vite fait d’oublier nos réflexions et les appels que nous aurons entendus.

Quand cela sera possible, nous aurons plaisir à nous retrouver avec nos équipes et nous partagerons nos réflexions. Cela nous aidera à répondre aux appels du Seigneur.

Bonne réflexion ! Bonne prière, car cela doit se vivre dans la prière, en demandant l’Esprit Saint, en écoutant la Parole de Dieu et en permettant au Seigneur de s’exprimer dans le silence de nos cœurs !

P. Mathieu Dervaux, Vicaire général pour l’évangélisation,

Avec le Conseil Épiscopal

 

Article publié par Doyenné cambrai • Publié le Lundi 23 novembre 2020 • 1187 visites

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