Les frères mineurs capucins à Cambrai

Y48_019 Y48_019  

  

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   Dès 1645, l’archevêque de Cambrai, membre lui-même de la famille franciscaine, installe les Pères Récollets (ordre franciscain, également) dans sa bonne ville seigneuriale du Cateau. Mais la Révolution de 1789 disperse les religieux.

 

 

 

   1947-1955 : Le Cateau, 32 rue du Faubourg de Landrecies (Ermitage St Louis)

 

   En juillet 1947, son excellence Mgr l’archevêque de Cambrai, accordant une réponse favorable à la requête du Très Révérend père Provincial des Frères Mineurs capucins de la province de Paris, lequel était à la recherche de « maisons »pour remplacer deux couvents détruits par les bombardements de 1944 (Lorient et Angers), autorise l’installation des Pères capucins au Cateau, à l’Ermitage St Louis, abandonné depuis 1939. L’initiative de cette venue des capucins au Cateau venait de M. Pousin, ancien maire du Cateau de 1940 à 1944.

 

  Primitivement, cet ermitage était une toute petite maison, propriété de M. et Mme Maréchal. Mme Maréchal était membre des « Filles de St François de Sales », qui appartenait au groupement plus important de St François de Sales, dans lequel, sous l’influence de l’archevêque de Cambrai, étaient rentrés de nombreux prêtres, dont le curé du Cateau. Ces prêtres des alentours se réunissaient à l’Ermitage. Le curé du Cateau poussa Mme Maréchal à faire agrandir son ermitage et à construire une grande chapelle « surmontée de cellules » (car lui-même voulait démissionner et se consacrer à l’œuvre des retraites) ; c’était en 1912. La chapelle fut construite ; des retraites eurent lieu. Puis survint la guerre de 1914-18 : la chapelle servit aux allemands (des documents d’archives font état d’ « usage infâme, maison de débauche »…). Entre temps, M. le curé du Cateau et Mme Maréchal décèdent. L’œuvre des retraites continue ; mais la maison est fermée. L’archevêché pensait se la faire attribuer pour pouvoir l’utiliser, mais les Filles de St François de Sales refusèrent de s’en dessaisir. La maison reste fermée…

 

   Prétentions des capucins sur l’immeuble du Cateau : Les Capucins sont des « sinistrés de guerre », car ils ont perdus leur couvent de Lorient (brûlé complètement lors de l’évacuation de la ville), ainsi que leur couvent d’Angers, totalement détruit par un bombardement aérien. De plus, leur maison d’éducation de Petite-Chapelle (sur la frontière belge), a été fortement endommagée par les américains, et leur maison de Hollande a vu son intérieur détruit suite à une décision de l’autorité allemande, pour punir les religieux français d’avoir hébergé et aidé des prisonniers évadés, à passer les frontières hollandaises et belges. Les Capucins ont donc besoin de maisons pour former des jeunes gens épris de l’idéal missionnaire, et qui veulent vivre selon la règle de St François d’Assise.

 

  L’installation des Pères capucins au Cateau, en 1947 n’alla pas sans quelques difficultés, suscitées par la municipalité (qui souhaitait réquisitionner en partie les lieux pour y installer deux familles, lesquelles trouveront finalement les lieux inadaptés à une vie de famille…). De plus, l’ermitage avait été abandonné depuis 1939, pillé, dévasté. Avant de pouvoir être  réoccupé, de grandes réparations étaient nécessaires.

 

   Les Pères triomphèrent de ces obstacles, et s’installèrent donc à l’Ermitage St Louis, Faubourg de Landrecies, au Cateau-Cambrésis, en juillet 1947. Ils louaient les lieux pour y abriter des religieux réfugiés venant des maisons des capucins de Bretagne, entièrement détruites par la guerre

  

   Le 23 novembre 1947 : installation du Chemin de Croix, étape déterminante pour la fondation d’un couvent capucin :  la « famille »(ófraternité) capucine du Cateau est ainsi constituée. Elle comprend Le Père François de Paule(venu du couvent de Versailles et premier supérieur du nouveau couvent), le Père Pierre d’Alcantara (qui vient du couvent de Reims), le Père Edouard (venu de Calais),  le frère Serge (venu de Guingamp), et le frère Saturnin (arrivé de Dinard, et qui s’adjoint à la communauté dès novembre).

   Pendant toute la durée de leur séjour au Cateau, ils se mettent très volontiers à la disposition des prêtres qui jugent bon de recourir à leur ministère et prêchent moult missions paroissiales, récollections et retraites.

En juillet 1954, le chapitre provincial des capucins décide d’un transfert du couvent à Cambrai

 

   1955- 1976 : Cambrai (22-24 rue des Capucins)

 

   En 1955 : l’archevêché de Cambrai accepte le transfert de la Maison du Cateau à Cambrai, au 22-24 rue des Capucins (propriété située entre la rue de Manutention et la rue des Capucins).

 

   L’immeuble acheté par les Pères capucins, était autrefois occupé par l’orphelinat des Sacramentines (ordre religieux)

 

   Les travaux nécessaires débutent dès juillet, le déménagement se fera en août (départ définitif : le 27/08/1955). La bénédiction du nouveau couvent aura lieu le 08 septembre 1955

Se pose alors la question de la destination des bâtiments de l’Ermitage(en août 1955, cession de l’Ermitage aux œuvres ukrainiennes- Après son abandon, fondation au Cateau d’un monastère de Bénédictines de rite byzantin, en décembre 1959).

 

   Le Secours catholique entreprend des pourparlers pour utiliser une partie du couvent, le bâtiment de l’ancien orphelinat comme abri des sans-logis. En janvier 1956, le définitoire de la province des capucins de Paris, réuni sous la présidence du TRP Apollinaire de St Renan, Ministre Provincial, accepte le principe de la création, dans l’hospice de Cambrai, d’un abri de nuit pour les pauvres. Il cèdera, à cet effet, au Secours catholique de Cambrai, l’usage de l’étage de l’ancien orphelinat (condition : prise en charge de tous les frais d’aménagement par le Secours catholique) ; un abri réservé uniquement aux hommes, et dont le fonctionnement doit être assuré par des hommes recrutés par le Secours catholique. Février 1956 : ouverture du centre d’accueil du Secours catholique dans le couvent, au 3 rue de la Manutention. Un frère cuisinier prépare le repas du soir pour les pauvres ; c’est un civil qui assure la surveillance de nuit.

 

   L’immeuble, comprenant deux bâtiments, sera vendu le 19 juillet 1976, à l’association P.A.C.T (centre d’amélioration du logement- siège à Valenciennes, 133 rue de Paris) ; le produit de la vente sera affecté à l’assistance des religieux capucins, qui, en raison de leur âge ou de leur état de santé et d’invalidité, ne peuvent subvenir à  leurs besoins dans le cadre de leur communauté.

Y48_018 Y48_018  

 

   En ce qui concerne leur spiritualité : les frères mineurs capucins appartiennent à la famille « franciscaine », dont ils sont une branche « réformée », née au 16e siècle dans le souci d’un retour radical aux fondamentaux voulus par leur fondateur, St François d’Assise. Il s’agit d’un ordre religieux dit « mendiant », qui observe la règle établie par St François au 13e siècle. Leur particularité : simplicité austère, refus de posséder tout bien, et vie de charité publique, pour mieux s’adonner à la prière contemplative et à la prédication (ce sont de grands missionnaires). Leur dénomination « Capucins », provient de l’italien « cappuccino »óqui portent un capuchon (ou capuche), en raison de la coule à capuchon particulièrement voyant portée par ces religieux.

 

Anne le Bastard

(Archives de la fraternité des Capucins de France)

 

Le site des Frères Mineurs Capucins Province de France

 

 

Article publié par Doyenné cambrai • Publié le Jeudi 04 février 2016 • 3465 visites

keyboard_arrow_up