HISTOIRE DU MONUMENT
ORIGINE
L’église Saint Géry - Saint Aubert est le monument religieux le plus vénérable de notre ville. Son origine remonte aux premiers siècles du christianisme.
Pendant l’occupation franque de Clodion au V° et surtout sous la domination de Ragnacaire, il y eut des persécutions contre les chrétiens. A la mort de ce roitelet qui avait refusé d’obéir à Clovis, ses Terres furent annexées par ce dernier et on dût remplacer l’église primitive
520
Les mémoriaux situent son origine au VI è siècle, du temps de l’évêque saint Vaast.
Saint Géry est évêque de Cambrai en 584.
On sait par ailleurs, avec certitude que Saint Aubert y fut inhumé en 670 et après lui de nombreux évêques : c’était l’église Saint Pierre.(Des fouilles archéologiques en 1987 ont peut-être permis de remettre à jour sa sépulture .)
Des églises mérovingiennes et carolingiennes, placées sous le patronage de Saint Pierre, puis de Saint Pierre et Saint Paul, qui se sont succédées, on connaît peu de choses.
996
Des incendies détruisirent en partie cette église notamment ceux de 996 et 1099 Elle fut reconstruite par Erluin, évêque investi le premier du Comté de Cambrésis.
A son caractère de « Paroisse Première » de la ville, l’église avait entre temps ajouté celui d’abbatiale depuis qu’en l’an 1065, l’évêque Liebert avait établi en ce lieu, des chanoines réguliers de l’ordre de St Augustin en remplacement du chapitre séculier du Latran qui existait jusque là
1148
Mais c’est après le sinistre de 1148 qui ravagea l’église, l’abbaye et le Palais épiscopal que l’on songea à une reconstruction totale .On travaillait à la reconstruction, deux ans après, lorsqu' un nouvel incendie allumé par des gens de guerre qui avaient envahi Cambrai, détruit tout ce que l'on avait relevé de l'édifice depuis le précédent désastre.
1164
L’église romane
L'abbé Gauthier en entreprend à son tour la reconstruction, Nicolas de Chièvres, 38e évêque de Cambrai, ami de Saint Bernard et premier fondateur de l'ancienne Métropole, la consacre en 1164 en ajoutant aux patronages de Saint-Pierre et de Saint-Paul celui de Saint-Aubert.
1160 Adjonction d’un vaste choeur pour les religieux
C’est à cette époque que Lambert Waterlos entré à l’abbaye en 1118 écrivit l’histoire du monastère depuis 1118 jusqu’à 1170.
L’église romane occupait l’emplacement de l’actuel bâtiment mais elle était plus petite et son orientation plus inclinée vers le nord que cette dernière.
Elle subsista, au moins partiellement, jusqu’en 1697.
1545-1630
1543 le choeur menaçait ruine et mettait la vie des religieux en péril.
L'abbé Michel de Franqueville entreprend alors de remanier et d'agrandir l'église sans toutefois modifier la nef vénérable et les bras de la croix.
Le choeur gothique
Il fut décidé que l’église du XII° siècle comporterait un choeur gothique.
L'évêque Robert de Croy pose la première pierre de cette reconstruction le 24 Avril de l'année 1543. Le même abbé fait commencer, deux ans après, un jubé, de style gothique, qui porte d'ailleurs ses armes et qui est placé à l'entrée du nouveau choeur qu'on consacre le 1er Mai 1550.
Le baroque
Les deux bras de la croisée romane avaient été conservés : leur reconstruction fut l’oeuvre de l’abbé Jérôme Milot. Les travaux débutèrent en 1634 et furent complétés en 1639 par l’élévation d’une tour lanterne de 60 pieds de haut.
Dans l’esprit des nouvelles constructions d’un esprit baroque, l’abbé Milot fit placer en 1635 un nouveau jubé, celui que nous pouvons voir encore aujourd’hui dans le fond de l’église
1697
« A la fin du XVIIe siècle, l’église de l’abbaye Saint Aubert avec son choeur gothique, son antique nef romane dont la façade était encadrée de deux tourelles présentait un ensemble d’éléments disparates.
En 1697, Henry Denis, 34e abbé de Saint Aubert rompant avec la tradition jalousement gardée par ses prédécesseurs prit la décision de démolir l’antique nef, pour en faire une nouvelle plus longue et surtout élargie par l’adjonction de deux bas cotés.
Eglise classique
La reconstruction est confiée à Antoine Caby qui exécute, en fait, les plans de Jean Volant, sieur Desverquains, ingénieur et architecte du Roi Louis XIV
C’est l’abbé Joseph Pouillaude qui acheva cette première tranche de travaux en faisant élever une tour porche en pierre de 50 mètres de hauteur au-dessus de la première travée de la nef. Mais les piliers sur lesquels elle repose n’ont pas le renforcement désirable pour en supporter le poids.
1727
Ce n’est qu’en juin 1727 que l’abbé de Saint Aubert fit achever cette tour et construire la flèche d’environ 27 mètres qui la surmonte, une charpente recouverte d’ardoise et des éléments décoratifs dont la lanterne étaient dorés à l’or.
1739-1745
Le choeur gothique menaçant ruine, l’abbé Tahon en entreprit la reconstruction totale. De même style que la nef, choeur et croisé ont une ampleur bien plus grande et constituent la plus belle partie de notre église
1829
En 1829, on reconstruit l’arc ogival du mur est de la tour ou s’était produit une grande lézarde.
Le jubé qui se trouvait directement accolé au mur intérieur ouest de la tour est avancé d’une travée afin d’être mieux éclairé.
En outre l’entrée du clocher obstruée par l’orgue est dégagée : ce dernier avancée au niveau du jubé lui sert désormais de piédestal. Cela permit en plus, remplacer la troisième cloche.
1878
On exécute à nouveaux des travaux de consolidation. On stabilise le sol à 12 mètres de profondeur sous la tour
Toute l’entrée est remaniée
189...?
Les murailles extérieures et intérieures de l’édifice sont complètement grattées: ce qui le fait apparaître presque neuf
Est-ce à cette époque qu’ont disparu les peintures et les fresques qui ornaient l’église, en particulier les fresques de la Sainte Trinité de la coupole du transept et les 4 évangélistes qui décoraient les 4 tympans ?
1914-1918
La guerre de 1914-1918 a causé de nombreux et graves dommages, des obus britanniques s’abattirent sur la façade, le grand choeur. Lors de la reprise de la ville par les canadiens, en octobre 1918, un obus ayant brisé l’un des huit arcs-boutants qui assurent l’équilibre de la coupole du ciborium, celle-ci a basculé quelques mois plus tard (1919).
Un mur fut élevé entre la nef et le transept. Le culte fut maintenu dans la nef
1919
Le 7 Novembre 1919, l’église Saint Géry à Cambrai est classée « Monuments Historiques de France »
Treize années furent nécessaires pour remettre en état l’édifice
1919
Le 7 Novembre 1919, l’église Saint Géry à Cambrai est classée parmi les « Monuments Historiques de France »
Treize années furent nécessaires pour remettre en état l’édifice
1920 à 1933
Après la guerre, restauration du transept - Ciborium, les toitures, le choeur, les dallages, les vitraux.
1933
Le Vendredi 5 Mai 1933 - pour la première fois, on célèbre la messe dans l’église restaurée.
La réouverture solennelle fut effectuée le 17 septembre 1933
1960 à 1983
Restauration de la tour
un échafaudage enserrera la tour pendant près de 20 ans..... !
Reprise des travaux en 1980 sous la Direction de Mr Etienne Poncelet Architecte en chef des Monuments Historiques.
Les ressauts, les chenaux, et la balustrade sont remis en état, en juillet 1983, on constatera un certain nombres de malfaçons d’où nouvelles interventions des entreprises. Novembre 1983 démontage de l’ échafaudage de la tour.
1984 Purge et calfeutrement des murs du bras sud du transept : la pierre d’origine se disquanne sur d’énormes portions.
Un examen de la toiture fait apparaître l’état catastrophique du choeur.
1988 1992
Réfection des toitures hautes au dessus du transept, des absides latérales et du choeur. Monsieur Poncelet a constaté un dangereux abaissement des clefs de l’arc du bras nord du transept avec des fissures de la fenêtre dues à une poussée de l’arc.
Il est proposé de placer une pince en béton armé à partir du parement extérieur et de créer un cintre dans la fenêtre avec console.
Le tableau de la Mise au tombeau du Christ par Rubens situé en dessous du vitrail est enlevé et déposé au Musée de Cambrai. Le Vitrail sera déposé, et restauré par la Maison Brouard
Pendant ce temps les charpentes du transept sont refaites.
Il est décidé que les toitures seront refaites à l’ancienne sans pans coupés
L’Entreprise Chevalier pose les pierres de remplacement dans les parties hautes des murs, les corniches.
L’Entreprise Indelec fait une proposition à la ville de Cambrai pour le paratonnerre : une pointe ionisante sur la flèche, descente et mise à la terre au pied de la tour, puis raccordement aux différents points de l’église avec cinq pointes captrices
Le 25 janvier 1990 une tempête avec des rafales de 130 KM/H cause des dégâts considérables sur les anciennes toitures.
Le 6 Novembre 1990, la toile de Rubens est remise en place
1991 verra la restauration des toitures hautes du choeur et du transept sud. On en profitera pour réparer les vitraux des parties hautes.
En décembre 1991, une croix absidiale à été posée sur la nouvelle toiture : Il s’agit de la croix potencée de Jérusalem, celle de l’ordre du Saint Sépulcre auquel appartient le Père Michel Dussart, responsable de la Paroisse saint Géry.
En avril 1992, le Curé de la Paroisse propose à la Mairie de Cambrai et à la Direction Régionale des Affaires culturelles un projet de restauration de la sacristie (remise en état du plafond voûté, peinture, mise en valeur du mobilier, éclairage des oeuvres d’art. Il fut accepté et réalisé la même année: une volonté de participation de la communauté paroissiale
1996
la Mairie de Cambrai décide de renouveler le chauffage de l’église . Pour établir de nouveaux circuits de ventilation, des tranchées sont creusées : une occasion d’effectuer des fouilles archéologiques : découverte d’une crypte ancienne, de tombes, de murs anciens, romans et gothiques
1997 Restauration des toitures basses